01Matériaux traditionnels

Le schiste

  • Le schiste est le matériau de base formant le socle de la Ville d’Angers. C’est le matériau le plus utilisé pour la construction des maçonneries : les moellons de schiste sont généralement enduits ou doublés d’un parement en tuffeau, c’est également le matériau des couvertures : ardoises (type de trélazé).

La pierre calcaire

  • A Angers, la principale pierre calcaire de construction est le tuffeau extrait principalement de la région Saumuroise. Il est tendre et fragile. Il est blanc ou jaune au 15 et 16ème siècle, blanc-gris au 18ème. Jusqu’au 18ème le tuffeau est rare, on l’utilise pour les très belles maisons et les hôtels particuliers, aux 17 et 18ème siècles on le trouve sur des maisons longeant les axes urbains. Au 19ème et début de 20ème siècle, avec l’industrialisation de la taille, on l’utilise beaucoup. Tout le centre ville, les immeubles de rapport (ex : rue du Mail), sont bâtis avec un gros oeuvre en schiste et un parement en pierre. Par mesure d’économie certains maîtres d’ouvrage ont limité la présence de tuffeau aux éléments décoratifs
    (corniches, chaînes d’angles, entourages des baies, bandeaux, cordons…), le reste des murs en moellons de schiste étant enduit.
  • Les semi-dures, (Lavoux, Richemont…) sont plus onéreuses car de provenances plus éloignées. Elles sont utilisées pour certaines constructions prestigieuses (façade du théâtre) ou pour des éléments plus exposés aux intempéries (sculptures, cordons, corniches…)
  • Les dures (Chauvigny, les granits- Bécon, Doué la Fontaine-, les grès –Brissac-), sont localisées essentiellement en soubassement et pour les marches.

Le bois

  • Le pan de bois est utilisé aux XVème et XVIème siècles sur la façade principale des maisons, en association avec le schiste et le tuffeau pour les autres murs. Le hourdis est en torchis enroulé de fusettes, exceptionnellement parfois en brique.

02Traitements de façade

La pierre de taille

Un tuffeau en bon état

  • Il reçoit un brossage léger à la brosse non métallique. Les éclats de pierre d’une dimension inférieure à 8cm² sont réparés à l’aide de mortier de ragréage (à base de chaux grasse avec un dosage étudié de sables et de poussières de pierres permettant de trouver la patine correspondant à la tonalité de la maçonnerie).

Un tuffeau modérément altéré

  • Il est gratté au chemin de fer, il perd alors sa couche protectrice naturelle dite de « calcin ». Les éclats de pierre entre 8 à 15 cm² se réparent au moyen de cabochon de pierre d’une épaisseur minimale de 12cm posé à bain de chaux aérienne et à joint marbrier.

Un tuffeau fortement abîmé

  • La pierre est remplacée partiellement (par des plaquettes de 8 à 15cm d’épaisseur) ou totalement. Sur les éléments dits « porteurs » (chaînes d’angles, encadrements des fenêtres, corniches…) il est préférable de renoncer à l’utilisation des plaquettes et de changer intégralement les pierres.

Techniques déconseillées ou proscrites

  • Les nettoyages par ruissellement d’eau ou projection d’eau sous pression engendrant des infiltrations d’eau dans les maçonneries.
  • Les techniques de sablages ainsi que le gommage à sec à faible pression à base de poudre très fine de grains de verrerie est un procédé trop agressif pour le tuffeau, (elle peut toutefois s’employer sur les pierres semi-dures).

Les sculptures

  • Pour les conserver, la technique de la reminéralisation par imprégnation de silicate d’éthyle est souvent préconisée.

Les joints

  • Le bon état des joints est fondamental à la protection des maçonneries contre les infiltrations. Des joints défectueux accélèrent de manière très importante la dégradation des parements et il sera alors beaucoup plus onéreux de devoir changer les pierres endommagées.
  • La reprise des joints défectueux au mortier de chaux aérienne, aux sables de Loire et de rivières et aux poussières de pierres garantissent une respiration homogène des murs.

Les enduits

Constructions anciennes

  • Les murs doivent respirer afin de ne pas emprisonner l’humidité dans les maçonneries en moellons de schiste et ainsi les détériorer. Les enduits seront donc composés de chaux (aérienne) et de sables de Loire ou de rivières. Ces enduits sont souples, devenant plus résistants avec le temps, ils ont un pouvoir d’évaporation très élevé laissant respirer les murs.

Constructions récentes (20ème siècle)

  • Les enduits peuvent être étanches. Sur des maçonneries en parpaings de ciment ou en béton, il est possible d’utiliser des enduits à base de ciment ou de chaux hydrauliques communément appelées « chaux blanches ». Ces enduits à prise rapide sont raides et empêchent les murs de respirer (ils sont donc à proscrire sur des maçonneries anciennes élastiques où ils vont fissurer et retenir l’humidité à l’intérieur des murs).

Enduit traditionnel

  • Il comporte 3 couches : le gobetis (il comble les trous), le dégrossi (ou le corps de l’enduit) et la couche de finition moins dure que les 2 précédentes (doit être à grains fins).
  • Le ravalement d’un enduit doit être étudié au cas par cas suivant son état de conservation et celui de ses éventuelles réparations (adhérence, fissurations ou autres désordres, plasticité, qualité hygrométrique, état de propreté…). En bon état, il peut être envisagé un sablage ou un gommage au un lait de chaux ou une peinture micro poreuse (type minéral). Cependant il peut s’avérer nécessaire de refaire la couche de finition ou l’enduit dans sa totalité.
  • Les teintes des enduits peints ou refaits doivent reprendre celles des enduits traditionnels réalisés à la chaux et au sable de Loire.
  • Pour le ravalement de certains immeubles ou ceux inclus dans un périmètre de campagne de ravalement, il est nécessaire que les teintes soient validées par l’Architecte des Bâtiments de France, à partir d’échantillons réalisés directement sur les façades.

Les pans de bois

  • Les maisons anciennes à pans de bois d’Angers, sont globalement soient classées ou inscrites en tant que Monuments historiques, soient dans le périmètre de consultation de l’Architecte des Bâtiments de France.
  • L’entretien des bois doit être régulier et le traitement adapté (huile de lin, fongicides, insecticides). Les restaurations doivent suivre les préconisations de l’Architecte des Bâtiments de France.

03Éléments de décor

Préconisations à respecter

Généralités/Totalité du territoire

  • Protéger les éléments de décors d’origine (mosaïque, corniche, frontons, lucarnes, frises etc.)
  • Restituer quand cela est possible les éléments de décor disparus.

04Soubassements

Préconisations à respecter

Généralités/Totalité du territoire

  • Préserver et mettre en valeur les soubassements d’origine.
  • Les seuils seront en matériaux de couleur sombre peu salissante.

05Menuiseries

Préconisations à respecter

Généralités/Totalité du territoire

  • Traiter de manière unifiée et cohérente l’ensemble des menuiseries d’une façade.
  • Les couleurs à privilégier concernant les volets et les fenêtres sont le blanc cassé, l’écru ou le gris clair.
  • Les portes d’entrée et portails en bois seront peints de couleur sombre et contrastée.
  • Proscrire la pose de menuiseries à linteau droit (fenêtres ou coffres de volets roulants) dans une maçonnerie avec baie à linteau cintré.
  • Proscrire la pose de coffres de volets roulants venant en saillie sur les façades. Ceux-ci devant être posés à l’intérieur des pièces au-dessus du linteau afin de les rendre invisibles en façade. Dans le cas exceptionnel d’un existant très contraignant, il sera autorisé éventuellement comme unique alternative la réalisation d’une imposte ou de lambrequin dans l’épaisseur du tableau venant masquer ou habiller un coffre, sous réserve que l’Architecte des Bâtiments de France donne son accord.
  • Proscrire la pose de fenêtres au nu extérieur des façades. Les fenêtres doivent être posées en fond de tableau, côté nu intérieur des pièces.

Centre-ville historique et centre-ville élargi

  • Dans les constructions traditionnelles, favoriser le maintien des menuiseries en bois.
  • Dans les constructions traditionnelles conserver le dessin des menuiseries d’origine en respectant leur section et leur compartimentage sans systématiser la réalisation des impostes ou des lambrequins comme unique alternative.
  • Dans les constructions traditionnelles préserver les volets battants pleins ou persiennés afin de conserver l’harmonie et la qualité architecturale des façades. Dans certains cas, leur dépose est strictement interdite.

06Ferronneries

Il s’agit principalement des garde-corps en fonte ou fer forgé mais il existe également d’autres éléments tels que marquises, soupiraux etc.

Préconisations à respecter

Généralités/Totalité du territoire

  • Conserver et maintenir en parfait état ces éléments qui caractérisent les façades.
  • Veiller au bon état des peintures et restaurer les parties endommagées.
  • La fonte est cassante et difficile à restaurer, il convient donc la plupart du temps de remplacer les anciens éléments en fonte par des ouvrages en fer forgé.
  • Les garde-corps seront peints dans des tons foncés se détachant graphiquement par contraste sur le fond clair des maçonneries.
  • Eviter toutefois le noir trop prononcé et trop sévère nuisant à la finesse des tonalités angevines.

07Couverture

Préconisations à respecter

Généralités/Totalité du territoire

  • Préserver les dispositions d’origine.
  • En cas de création d’ouverture en toiture, ordonner leurs axes dans l’alignement de ceux des percements de la façade.
  • Il est préférable, voire imposé, de conserver et restaurer à l’identique les lucarnes en pierre et en bois.
  • Il est préférable, voire imposé, de conserver et restaurer à l’identique les cheminées qui sont souvent un élément caractéristique de l’immeuble.
  • Les châssis de toit lorsqu’ils sont autorisés seront de petites dimensions et posés en encastré afin de les rendre discrets à la vue.
  • Proscrire l’utilisation d’ardoises synthétiques ou artificielles.

08Zinguerie

La zinguerie de façade regroupe les diverses protections venant habiller un appui de fenêtre, une corniche, un dessus de balcon, de chapiteau ou de fronton. La zinguerie de couverture se limite en ce qui concerne le ravalement de façade aux chéneaux, gouttières, descentes d’eaux pluviales et dauphins.

Préconisations à respecter

Généralités/Totalité du territoire

  • Réparer et maintenir en parfait état de fonctionnement les éléments de zinguerie afin d’éviter d’endommager les façades fraîchement ravalées.
  • En cas de remplacement de chéneau, reprendre la modénature des chéneaux d’origine.

09Conduits et canalisations

Proscrire les canalisations d’évacuation d’eaux usées et vannes ainsi que les conduites d’alimentation d’eau en façade. Lors du ravalement de la façade ces réseaux devront être supprimés en façade.

010Câbles et filerie

Le ravalement d’une façade doit être l’occasion de procéder à l’effacement ou l’enfouissement des réseaux, câbles et fileries.

Préconisations à respecter

Généralités/Totalité du territoire

  • La dépose et la repose des câbles, filerie et boîtiers relève de la compétence des concessionnaires des réseaux.
  • Les propriétaires doivent contacter les concessionnaires suffisamment tôt afin qu’en fin de travaux, et avant le retrait des échafaudages, ceux-ci puissent refixer très soigneusement, de façon à les rendre le moins visible possible, les câbles et fileries présents sur la façade. Ces éléments devront être dissimulés le long des éléments verticaux tels que les descentes d’eaux pluviales et les chaînes d’angles, ou le long des éléments horizontaux tels que les cordons, les corniches etc.
  • Les câbles, fileries et boîtiers peuvent être peints de la teinte du support sur lequel ils sont fixés afin d’être le moins visibles possible. A cette fin, il est très important que la teinte soit absolument identique.

011Éléments disgracieux

Préconisations à respecter

Généralités/Totalité du territoire

Il peut exister quantité d’éléments disgracieux sur une façade. Lors d’un ravalement, il convient de les faire disparaître. Dans le cadre des campagnes de ravalement, leur suppression conditionne l’obtention de la subvention.

Il est également à noter que la plupart du temps, ces éléments disgracieux n’ont fait l’objet d’aucune demande d’autorisation administrative, et ne sont donc pas réglementaires. A titre d’exemple, vous trouverez ci-dessous une liste non exhaustive d’éléments disgracieux à supprimer lors d’un ravalement de façade :

  • Volets, coffres de volets roulants ou menuiseries à l’esthétique inadaptée à l’architecture de l’immeuble.
  • Climatiseurs apposés en saillie sur la façade.
  • Eléments de protection (grillage devant une fenêtre), d’occultation (stores), d’aération, etc

012Couleurs

Nuancier du départemental

Généralités/Totalité du territoire

Dans le cadre des autorisations administratives de travaux, il est souvent fait référence à certaines teintes dans le nuancier du Maine-et-Loire.

Ce nuancier donne la tonalité générale des couleurs des quatre régions paysagères du Maine-et-Loire. La constante entre les différentes palettes de tons de ces régions est la finesse des harmonies liée à l’emploi des matériaux locaux, l’absence de couleurs vives, de noir et de blanc. Ce nuancier ne doit pas être appliqué de manière systématique pour toutes les constructions. A titre d’exemple :

  • Les tons ‘terre cuite’ des couvertures ne concerne pas l’Anjou mais les Mauges.
  • Les enduits E4 à E9 assez soutenus ne sont pas ceux des maisons angevines mais des petits villages en bord de Loire ou de rivières.
  • Le vert d’eau des menuiseries n’est pas à appliquer sur les fenêtres ou les volets d’un immeuble haussmannien en centre-ville, mais sur les menuiseries d’une maison située en entrée de ville, par exemple rue de la Pyramide ou avenue René Gasnier.